samedi 28 mars 2009

Un autre visage des Visayas

Avant de rejoindre les plages de reves de l'archipel des Visayas , nous avons fait un stop sur l'Ile de Cebu pour rencontrer Soeur Helene qui a eu la gentillesse de nous consacrer tout un dimanche pour nous faire decouvrir ses missions.

La journee a demarre par une visite chez Glen, artisan et pere de famille modele selon soeur Helene. Glen faconne le bois et le nacre a l'aide d'une scie circulaire et les transforme en petits objets en tout genre : boucles d'oreilles, porte-cles, pendentifs...

Sa creativite lui permet de subvenir aux besoins de sa famille et, fait rare aux Philippines, d'epargner petit a petit pour prevoir de futurs coups durs. En effet, bon nombre de Philippins depensent leur faibles revenus au jour le jour et certains ne peuvent meme pas manger le dimanche car ils n'ont pas epargne dans la semaine de quoi acheter leur nourriture pour ce jour de repos sans salaire.

Glen nous a fait une demonstration de son talent en sculptant un pendentif en nacre. Nous avons retenu notre souffle a la vue de ses doigts caressant la lame tranchante de la scie.

Petite anecdote, Glen ne peut plus voter, car ses empreintes digitales sont effacees par le frottement continuel de ses doigts avec la scie, hors les empreintes digitales sont indispensables pour voter car elles servent de signature.

Soeur Helene nous a ensuite emmenes sur une decharge ou elle a travaille 5 ans pour creer des haltes garderies.

Aux Philippines, beaucoup de bidonvilles se creent a proximite (voir sur) des decharges publiques, car elles sont sources de revenues grace au tri des dechets. Le grand nombre d'intermediaires intervenant dans la chaine du recyclage diminue grandement le revenu du premier maillon, ceux qui collectent a main nu les dechets sur la decharge. Cette activite permet peniblement a ces familles de survivre : selon soeur Helene, une bonne journee tourne autour de 100 pesos pour un travailleur , soit 1 euros 70, a peine de quoi payer le riz de la journee pour la famille.


Il est tres tentant pour ces familles de faire travailler leurs enfants afin de gagner un peu plus. Soeur Helene et l'association Les Enfants du Mekong se sont battus pour creer dans ce bidonville 8 haltes garderies dans le double but d'augmenter le nombre d'enfants scolarises et de redonner de la dignite a ces hommes et femmes qui n'en ont plus a force de vivre sur des poubelles.

Soeur Helene a forme 16 'Yayas' (nounous) qui gardent et eveillent les petits enfants a l'image de mini ecoles maternelles catholiques. Son plus grand succes est que les 'enfants des poubelles' sont parmi les premiers lorsqu'ils arrivent a l'ecole primaire.


Soeur Helene nous a ensuite guides a travers les belles montagnes de l'ile de Cebu a la rencontre d'autres familles que les soeurs aident
de differentes manieres. Elles ont commence par creer une petite ecole qui accueille une centaine d'enfants.

Soeur Helene nous a explique l'importance des graduations, ceremonie de fin d'annee qui celebre la reussite de l'annee scolaire. Au cours de cette ceremonie, de nombreux prix sont attribues : ci-dessous quelques exemples de medailles fierement accrochees au mur : le prix des parents, le prix du plus courtois, le prix du meilleur...
Les soeurs ont egalement recours a un systeme de parrainage pour prendre en charge les frais de scolarite de ces enfants via l'association des Enfants du Mekong. Parrainer un enfant represente environ 270 euros par an et la relation est souvent suivie jusqu'a la fin de ses etudes. Cela permet de payer toutes ses fournitures et ses frais scolaires car l'ecole n'est pas gratuite aux Philippines. Quatre nouvelles petites filles ont la chance de faire parti de ce programme. Nous sommes alles les photographier afin que leurs futurs parrains puissent faire connaissance avec elles.
Cette journee nous a de nouveau permis de rencontrer une femme de coeur exceptionnelle et fait toucher du doigt le courage des missionnaires ou volontaires qui se devouent pour aider les plus demunis, souvent dans des lieux tres durs.

lundi 23 mars 2009

27h de ferry...

Enchaines apres 9h de bus de nuit et une journee d'attente a Manille, nous pensions trouver le temps tres long...


Finalement, cela nous a parut beaucoup moins long que nous le craignions. Notre chance etait d'etre deux et de nous amuser des manoeuvres et decouvertes faites sur le ferry...


Ici le depart.
La, une "loading" area. Pas bete !

Un exercice de sauvetage pour l'equipage avec pompiers, sauveteurs et faux malades.
Et puis, le ferry est bien equipe et tout passager, quelque soit sa categorie de billet a un lit !
Nous avons donc pris le parti (et plutot tres facilement) de dormir de nombreuses heures ! L'air conditionnee et la tranquillite de notre dortoir bien cloisonne nous y a bien aide.
Une derniere jolie photo pour la route et hop nous voila arrives a Cebu city ou nous avions rendez-vous le lendemain avec Soeur Helene.

A la decouverte du riz

Bonjour les garcons,

Suite a notre decouverte de la huitieme merveille du monde, nous vous proposons un nouveau challenge :


Saurez-vous remettre dans le bon ordre les grandes etapes de la culture du riz ?
  1. Recolte
  2. Repiquage des jeunes pousses
  3. Labourage
  4. Battage
  5. Nivellement de la riziere
  6. Germination et préparation de jeunes plants dans des pépinières
  7. Sarclage
  8. Sechage du riz
  9. Entretien des digues
  10. Mise en eau

vendredi 20 mars 2009

"Rejoignez-nous qu'ils disaient"...

Ce pourraient etre les paroles de Julie et Laurent si nous leur laissions la parole sur ce blog apres ces quelques jours passes ensemble.

"Waouh" pourrait etre notre titre pour ce post.

Nous rentrons d'une escapade de 4 jours dans le nord des Philippines, plus exactement au Nord de l'Ile de Luzon, ou nous avons decouvert, a l'occasion d'un treck, la 8ieme merveille du monde selon les Philippins, et nous leurs accordons.

En voici un recit, 34 fois illustre.

Apres une nuit en bus peu reposante car peu confortable (c'est le moins que l'on puisse dire), nous sommes arrives sous la pluie a Banaue, ville depart du treck.

Le moral etait au plus bas dans nos chaussettes trempees ce matin la mais le groupe, le petit dejeuner et une bonne sieste ont retape les futurs randonneurs.

Banaue apparait comme le dernier "rempart" de la civilisation. Au dela, la montagne et la jungle regnent en maitre et les quelques villages aux alentours semblent bien loin de tout. Un nouveau sentiment du bout du monde nous envahit. Sentiment qui ne nous lachera pas pendant nos 3 jours de treck.

Pour nous guider, nous avons la chance de rencontrer Joe, guide local souriant, riant, blagueur, serviable, aimant ses belles montagnes.


Pour demarrer, nous testons le tricyle. Humm, le bruit, humm, la fumee du moteur 2 temps, humm la route defoncee... Manille nous rattrape pendant une demi-heure, le temps de rejoindre le point de depart du treck.

Le treck merite bien son nom. Nous demarrons le 1er jour par 8h de marche a travers jungle, montagnes et rizieres. Le ciel est un peu gris, le sol un peu boueux et bien glissant, le chemin parfois encombre mais les points de vue sont a couper le souffle.



Nous denombrons une belle glissade boueuse, un pied deux fois a l'eau et deux chutes rattrapees ce premier jour.

Les 2 dernieres heures sont les plus dures. Nous atteignons les rizieres et decouvrons la marche en equilibriste sur les bords des terrasses et sur les escaliers qui les joignent.





A la nuit tombee, nous sommes heureux d'atteindre Combulo, le village ou nous passons la nuit chez l'epicier du coin.

Partage d'une vie rustique pendant quelques heures ; ni electricite, ni eau courante, nous prenons notre diner dans la cuisine de notre 'pension familiale'.


Le 2ieme jour, nous partons sous un beau soleil pour 3h de marche a travers rizieres, ou montees, descentes, equilibres et escalades se succedent.
Les 3h se transforment en 5h mais se terminent sur un point de vue espoustouflant.
Nous pensions les photos vues truquees, mais la realite depasse grandement les images. Batad est un village perdu au milieu d'un cirque de rizieres innombrables.


Progresser dans ce patchwork de rizieres est un plaisir sans nom pour nos yeux emerveilles. Toute notre carte memoire y est passee...




Un bon repas pris plus tard, l'envie a depasse la fatigue et nous voila repartis pour pres de 3h de marche afin de rejoindre une cascade pour le moins impressionnante.



La beaute des paysages du 3ieme jour valait bien les 2 precedents.

C'est epuises mais fin heureux d'avoir decouvert tant de merveilles que nous avons termine ce treck.
Une nouvelle nuit en autobus plus loin et nous voila de nouveau a Manille, en transit avant de rejoindre les Visayas et ses promesses de plages blanches et mer turquoise...