mercredi 21 janvier 2009

Befoza, pour conclure

Cela fait plusieurs semaines que nous vous parlons de la vie a Befoza. Pour conclure cet episode, il est temps de vous raconter l'histoire de cette ferme devenue village.

L'initiatrice de ce projet est Jeanne-Marie, une petite soeur malgache, venue en France a l'age de 32 ans pour devenir infirmiere. Arrivee avec son BEPC, elle obtient 6 ans plus tard le diplome espere et rentre a Madagascar pour soigner les plus pauvres.

Durant ses etudes, elle rencontre Francois Dumont avec qui elle se lie d'amitie et lui fait part de toute la misere qui deferle dans son dispensaire. Beaucoup de lepreux, de meres-enfants, tous en mauvaise sante, viennent lui demander assistance. Ses moyens pour les aider sont derisoires et elle ne peut meme pas leur servir de repas equilibre qui leur donnerait au moins un peu de force pour se battre contre les maladies.

Avec le soutien de Francois, elle se met alors a la recherche de terres : l'idee etant de les faire cultiver par les misereux et ainsi de les nourrir correctement. C'est a 20 km d'Andilamena, au bord de la Befoza, qu'elle deniche une centaine d'hectares de terres domaniales.

De son cote, Francois a monte une association pour financer l'amenagement de la ferme. Au demarrage, il s'agissait de nettoyer les parebrises des voitures, aujourd'hui, l'association organise la fete aux huitres qui se deroule sur l'hippodrome de Marq et reunit plus de 5 000 convives.

Grace a ces fonds et a l'ernergie deployee sur place, la ferme de Befoza s'est considerablement developpee. La moitie des terres sont a present cultivees (riz, haricot, manioc, mais, arachide, citrouille, ananas, peches, mangues). De l'elevage vient completer les activites de la ferme.
L'objectif de soeur Jeanne-Marie est largement atteint puisque, actuellemenmt, Befoza permet de nourrir et faire travailler 70 personnes. La plupart des enfants sont desormais scolarises et le village a meme fete l'an dernier ses 3 premiers diplomes (niveau primaire). Les etudes dans la brousse depassent rarement le BEPC et nous sommes souvent surpris de l'age des enfants au vue de leur classe.

Les soeurs ont egalement cree une ecole de broderie pour que les femmes puissent apprendre un metier et se liberer de l'emprise des hommes. Les paysans des alentours viennent regulierement consulter et se faire soigner.

Cette ferme est devenue un modele dans la region et est souvent citee comme un exemple dans la lutte contre l'exode rurale : aider les paysans a cultiver les terres, c'est les impliquer dans le developpement de leur pays.

Le futur de Befoza est maintenant de lancer des projets permettant de s'autofinancer. Les hectares restants a cultiver, la profusion d'idees de soeur Jeanne-Marie, le dynamisme et la jeunesse de soeur Philibertine, le courage et le travail des paysans, la solidarite des donateurs et des volontaires sont tous les atout dont dispose Befoza pour y parvenir.

Nous leur souhaitons ce developpement perenne et n'oublierons jamais cette lecon d'humanisme

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