samedi 31 janvier 2009

Un tour dans l'Isan

L'Isan est situee dans le Nord-Est de la Thailande et c'est la region que nous avons choisie de decouvrir avant de rejoindre l'orphelinat au Nord-Ouest du pays.

L'Isan est de tout evidence assez peu touristique et plutot rurale. Gros changement apres Bangkok !

La region se decouvre a coups de demi-journees passees dans des Bus.



Apres avoir demarre par un bus VIP, nous sommes peu a peu redescendus de classe pour finir aujourd'hui dans un 'Songthaws', sorte de camionnette qui tranporte les passagers sur sa plateforme arriere. Ressurgissence de quelques souvenirs de la poussiere Malgache !

Nous usons notre Guide du Routard jusqu'a la corde pour degoter les bonnes adresses et bons plans. Celui-ci est devenu notre meilleur ami, aucune deception jusqu'alors.

Les Guesthouses ainsi denichees allient toutes un prix tres bon marche a un charme non discutable.
Nous nous partageons donc depuis une semaine entre les voyages en bus, les recherches de guesthouses et restos, mais pas tout a fait que ca...

Nous avons decouvert un tres vieux temple a Phimai, 1ere ville ou nous nous sommes arretes. Ce temple etait auparavent relie aux fameux temples d'Angkor (au Cambodge) par un chemin pave.

L'orientation du temple et de ses portes permettent au soleil d'illuminer le Bouddha chaque matin et soir.
Il est totalement different des temples que nous avons l'habitude de voir en ville, tres colores et dores. A Nong-Kai, deuxieme etape de notre periple, un enorme Bouddha domine la ville et 'contemple' le Mekong.

Nous avons longe le Mekong vers l'Est jusque Songkham, ville ou selon le Routard, il n'y a rien d'autre a faire que se prelasser dans un hamac face au Mekong et au Laos, qui s'etend sur la berge opposee.


Le hamac nous a beaucoup plus, mais le 'motorbike' a ete le plus fort pour le Duriez qui sommeille en chacun de nous deux...
Et oui Flo vient de faire son 'Bapteme Duriez'. La motorbike etait une 125 a vitesses pour ceux qui s'y connaissent et s'y interessent. Olive a decouvert la sensation du passager... Bref, selon son mari, Flo a, a present, le droit de conduire la moto de son frere !

Un petit coucher de soleil pour terminer ces belles balades. Nous voila arrives a Loei ce soir.

Nous partons demain dans un tres beau parc naturel du coin et dormirons sous la tente que nous etreinerons pour la premiere fois et qui justifiera ainsi son poids dans le sac d'Olive !

mardi 27 janvier 2009

Un dimanche soir a Bangkok

Notre voyage est une mine de rencontres plus interessantes les unes que les autres. La derniere en date remonte a dimanche ou nous avons rejoint Edouard et Bell Beaudeux.

Merci a Perrine et Louis de nous avoir donne les coordonnes de leur beau-frere et frere car celui-ci nous a tres genereusement accueillis et fait decouvrir quelques specialites Thais :

Massage des pieds pendant 1 heure (tres relaxant, notons quelques chatouillements au passage et une vision des pieds tres large puisque notre nuque a pu beneficier egalement des doigts, mains, avant-bras et coudes experts...)

Traditionnel apero francais avec un excellent Bordeaux qui anime encore delicieusement les papilles d"oliv'. Le seul vin bu depuis notre depart le fut a Madagascar ou l'usage veut que l'on y rajoute du sucre (avec ou sans c'etait d'ailleurs a peu pres pareil...).

Retour aux decouvertes des specialites culinaires Thai dans le restaurant au bord de l'eau ou Edouard et Bell nous ont fait decouvrir entre autres la soupe aux crevettes (et aux epices...) et le crabe au curry.

Fin de la soiree au nouveau bar-club de Bell (devanture en arriere plan de la photo), ou sont donnes des concerts live de Thai rock et ou le 'black soda' coule a flots (sorte de Whisky-Shweppes)

Merci Edouard et Bell pour cette tres agreable soiree. Et a bientot a BKK ou a Lille.

Le soir a Bangkok

Il est tres agreable de sortir le soir a Bangkok.

Les tentations culinaires sont immenses. Dans la rue et sur les terrasses, les restaurants et les gargotes rivalisent d'odeurs et affolent les sens.

En revanche, le choix des plats releve un peu de la loterie mais pour le moment nous ne denombrons aucune personne decue, juste un palais brule par les epices...

Une fois le ventre plein et immunise contre les gargotes et restaurants pour quelques heures, nous pouvons reprendre notre balade nocturne en ouvrant grand nos yeux car le spectacle est partout.
Tout d'abord, les thailandais semblent adorer ce qui brille, et de nombreuses guirlandes lumineuses decorent les rues.
Nous y decouvrons egalement plein de choses assez incroyables : Par exemple une station service qui se transforme en bar....

Ou des stands de ''foot massage'' en pleine rue (200 bat pour une heure soit 5 euros)

Et toujours ces rues animees et circulantes... Les taxis multicolores et les tuk-tuks sont rois ici. La bonne nouvelle c'est que le taxi est tres abordable tant que le chauffeur veut bien mettre son compteur en route. Sans compteur, le prix double, et le chauffeur qui a essaye de nous arnaquer de cette maniere nous a juste vus disparaitre de son taxi au premier feu rouge.

Coupe a Bangkok

Dans notre quartier du Thewet, il y a des coiffeurs a tous les coins de rue.
J'ai donc fini par franchir le pas et confier mon scalp a l'un deux...

10 minutes et 70 bat (1,7 euros) plus tard me voici rafraichi.

Quel efficacite !

Premieres impressions a Bangkok

Bangkok nous avait ete presentee comme une ville betonee, polluee, embouteillee, bruyante....
Certes, tous ces qualificatifs ne sont pas voles, mais ce n'est pas ce que nous avons retenu de cette ville.

Ce qui nous a facines, ce sont les multiples facettes de Bangkok ! Voici un petit reportage photos a l'occasion de l'une de nos balades.

Dans certains quartiers de Bangkok, les avenues sont incroyablement larges (parfois une quinzaine de voies) et ornees de monuments et de portes a la gloire du roi (nous sommes dans une monarchie constitutionnelle). Ces avenues semblent avoir ete concues pour les parades militaires.

Bangkok est egalement jalonnee de magnifiques temples. Il n'est donc pas rare de se retrouver ebloui par les dorures de leurs facades au detour d'une rue !

Passage dans Chinatown. Nous nous y sommes balades la veille du nouvel an chinois. Les preparatifs y allaient bon train et les lampions etaient deja de sortis.

Mais Bangkok, c'est egalement une ville ultra developpee... Tout en hauteur avec des tours vertigineuses, des autoroutes a plusieurs niveaux, un metro ultra moderne et aerien, des hotels et centres commerciaux inombrables et demesures... C'est vraiment impressionant !

En se baladant dans ces quartiers, on comprend un peu mieux ce que signifie le terme croissance economique (plein emploi en 2008 et croissance a deux chiffres).

Nous avons beaucoup aime le metro, car ici il circule entre les tours a 20 metres au dessus du sol et des embouteillages ! C'est le lieu le plus calme de cette fourmiliere. Par contre la clim est reglee a fond, un peu comme partout d'ailleurs. Il est donc facile d'attraper froid malgre la chaleur etouffante de la ville (30 degres).

Apres avoir goute aux transports Malgaches, nous revoici dans des standards plus habituels. La difference est inexpliquable.

Nous avons egalement ete reperer la gare, car nous utiliserons prochainement ce moyen de transport. Alice regarde bien ce lieu car dans 4 semaines nous y serons avec toi.

Par endoit, Bangkok se deguise en Venise asiatique avec ses 'Vaporetos' et ses marches flottants (khlongs) que nous ne connaissons pas encore mais que nous decouvrirons avec Alice. :-)

Attention, ne vous y trompez pas... Les petits bonhommes en orange ne sont pas des gars de la DDE, mais de jeunes moines.

Bref, nous avons bien aime vivre a Bangkok !

Rencontre improbable !

Ce n'est certainement pas un hasard, mais le concours de circonstances est tout de meme incroyable.

Nous sommes tombes sur Fred, un ami d'etudes parti travailler au Japon il y a 7 ans de cela, qui etait en business trip a Bangkok !

Depuis son expatriation au Japon nous ne correspondions que par email. C'est d'ailleurs ainsi que nous lui avions fait part de notre projet de voyage et a l'epoque il nous avait donne les coordonnees de sa cousine Anne-Laure partie elle aussi en vadrouille autour de la citrouille.

Lors de la preparation de notre voyage, Anne-Laure nous a raconte son experience dans un orphelinat Thailandais et mis en relation avec sa ''fondatrice'' Tasanee que nous allons rejoindre et aider dans les semaines a venir.

C'est donc par hasard que nous sommes tombes a Bangkok sur Fred, mais finalement c'est aussi grace a lui que nous avons choisi la thailande !

Fred travaille chez Michelin au Japon en tant que designer de pneu. Il vient 3 fois par an en Thailande pour valider l'industrialisation de ''ses pneus''.

Il etait donc pas mal occupe, mais il s'est arrange pour nous inviter chez Bibendum pendant deux soirees de suite. Nous avons notamment participe a une soiree Resto VIP, Karaokee, Bowling avec des bibendums Japonais, Thais et Philippins. Nous avons egalement partage le king size du 5 etoiles :-)

C'etait vraiment tres sympa et nous garderons un excellent souvenir de ces moments de vie d'expat en Asie !

Fred, nous t'embrassons et te souhaitons bonne continuation pour la suite ! Nous attendons avec impatience ton retour a Clermont en esperant que tu pourras nous y promener en tuk tuk...
Meme en deco, l'objet est sympa !

mercredi 21 janvier 2009

Arrivee en Thailande

Ca y est, nous voici en Thailande !


Apres 3 jours de voyage : Antananarivo - Johannesbourg (ou nous avons dormi une nuit), Johannesburg - Hong-Kong - Bangkok, nous avons debarque mardi midi a l'aeroport de Bangkok, tres bien assiste par le guide du routard pour rejoindre la capitale et trouver notre backpaker, charmant logde de teck et bambou plonge en milieu urbain.

Nous revoyons des feux de circulations, cela faisait 5 semaines que nous n'en avions pas vu un seul. Nous retrouvons egalement la vitesse d'Internet equivalente a l'ADSL, quel bonheur et gain de temps ! Notons la perte des accents mais vous nous escuserez.


Nous avons decide de rester quelques jours sur Bangkok, histoire d'organiser notre sejour en Thailande. Nous avons eu la bonne surprise de lire la confirmation des vols d'Alice, notre amie qui nous rejoint fin fevrier pour partager 2 semaines en Thailande. Avis a d'autres amateurs...
Nous changeons de chaleur et de pollution a Bangkok : la moiteur de l'air nous colle les vetements a la peau et la pollution moins odorante qu'a Tana, embrume le soleil dans la journee. De nombreux visages s'affichent avec des masques.

Pour rassuree la maman de Flo, la Thailande nous apparait comme un pays tres paisible et doux a vivre. Et ca dans la capitale. Nous continuerons cependant a etre prudents, c'est promis.

Politique a Mada

Apres avoir vecu dans la ferveur religieuse pendant plus de 4 semaines, nous avons passe nos 3 derniers jours chez Elia et Philippe Ravelomanantsoa que nous avons connus grace a la soeur d'Elia, Valerie, l'une de mes collegues a La Redoute. Un grand merci au passage.

Nous avons decouvert un tout autre aspect du pays grace a eux a un moment qui apparait comme critique pour la politique de Madagascar. Le president de la republique, Marc Ravalomanana, est de plus en plus critique par la population. Nous avons pu le constater dans la plupart de nos rencontres. Mais cette constestation se montre tres discrete, il n'est pas de bon ton de critiquer ouvertement.

En revenant sur Tana, nous avons appris grace aux Une des journaux et aux soeurs que le maire de Antananarivo, Andry Rajoelina defiait le president car celui-ci venait de fermer sa chaine de television qui a eu le grand tort de diffuser en entierete un discours de l'ancien president de Madagascar, opposant a l'actuel et refugie en France. La liberte de la parole nous apparait de plus en plus clairement relative dans ce pays. D'autant plus lorsqu'on apprend que la seule chaine de television autorisee a diffuser dans tous le pays appartient au president.

Elia est une femme d'affaires et de politique remarquable. Candidate aux dernieres elections presidentielles, elle est depuis peu vice-maire de la capitale et travaille donc avec le maire, Andry Rajoelina. Nous sommes arrives vendredi soir chez Elia, veille d'une manifestation organisee par la mairie, pour inaugurer la nouvelle Place de la Democratie a Antananarivo. Le nom de cette nouvelle place n'a pas ete choisi par hasard et on comprend mieux l'etendue de l'evenement lorsqu'on sait que les manifestations sont interdites a Madagascar et que les dernieres qui ont eu lieu en 2002 ont ete suivies de tres longues greves qui ont fait perdre beaucoup d'argent au pays et ont force l'ancien president a ceder sa place a l'actuel qui, pour la petite histoire, etait le maire d'Antananarivo a l'epoque et apparaissait comme le sauveur face a un president qui avait regne plus de 20 ans.

Depuis, la population a dechante peu a peu et l'etendue de la manifestation que nous avons pu voir samedi montre le ressenti des malgaches envers leur president. Entre 15 000 selon les plus pessimistes a 70 000 pour les tres optimistes, c'est assez impressionant sachant que des rumeurs parlaient de l'intervention de l'armee et d'arrestations.

Malgre cette periode plutot tres prenante pour Elia et Philippe, nous avons ete royalement recus (il faut reconnaitre que le confort retrouve nous a fait un bien fou !) Nos discussions sur la politique, la carriere d'entrepreneurs et la vie de famille ont ete tres enrichissants.
La rencontre est plus courte mais tout aussi passionnante et passionnee que la premiere. Ferveur religieuse et ferveur politique, le tout porte par la meme esperance en un monde meilleur et la meme energie deployee.
Voici donc notre dernier billet sur Madagascar qui nous aura marque par la joie de vivre des malgaches en partie liee a leur fatalisme ("c'est comme ca"), par le temps ("mora mora") qui s'ecoule avec tranquillite et par les rencontres de personnalites hors du commun.

Befoza, pour conclure

Cela fait plusieurs semaines que nous vous parlons de la vie a Befoza. Pour conclure cet episode, il est temps de vous raconter l'histoire de cette ferme devenue village.

L'initiatrice de ce projet est Jeanne-Marie, une petite soeur malgache, venue en France a l'age de 32 ans pour devenir infirmiere. Arrivee avec son BEPC, elle obtient 6 ans plus tard le diplome espere et rentre a Madagascar pour soigner les plus pauvres.

Durant ses etudes, elle rencontre Francois Dumont avec qui elle se lie d'amitie et lui fait part de toute la misere qui deferle dans son dispensaire. Beaucoup de lepreux, de meres-enfants, tous en mauvaise sante, viennent lui demander assistance. Ses moyens pour les aider sont derisoires et elle ne peut meme pas leur servir de repas equilibre qui leur donnerait au moins un peu de force pour se battre contre les maladies.

Avec le soutien de Francois, elle se met alors a la recherche de terres : l'idee etant de les faire cultiver par les misereux et ainsi de les nourrir correctement. C'est a 20 km d'Andilamena, au bord de la Befoza, qu'elle deniche une centaine d'hectares de terres domaniales.

De son cote, Francois a monte une association pour financer l'amenagement de la ferme. Au demarrage, il s'agissait de nettoyer les parebrises des voitures, aujourd'hui, l'association organise la fete aux huitres qui se deroule sur l'hippodrome de Marq et reunit plus de 5 000 convives.

Grace a ces fonds et a l'ernergie deployee sur place, la ferme de Befoza s'est considerablement developpee. La moitie des terres sont a present cultivees (riz, haricot, manioc, mais, arachide, citrouille, ananas, peches, mangues). De l'elevage vient completer les activites de la ferme.
L'objectif de soeur Jeanne-Marie est largement atteint puisque, actuellemenmt, Befoza permet de nourrir et faire travailler 70 personnes. La plupart des enfants sont desormais scolarises et le village a meme fete l'an dernier ses 3 premiers diplomes (niveau primaire). Les etudes dans la brousse depassent rarement le BEPC et nous sommes souvent surpris de l'age des enfants au vue de leur classe.

Les soeurs ont egalement cree une ecole de broderie pour que les femmes puissent apprendre un metier et se liberer de l'emprise des hommes. Les paysans des alentours viennent regulierement consulter et se faire soigner.

Cette ferme est devenue un modele dans la region et est souvent citee comme un exemple dans la lutte contre l'exode rurale : aider les paysans a cultiver les terres, c'est les impliquer dans le developpement de leur pays.

Le futur de Befoza est maintenant de lancer des projets permettant de s'autofinancer. Les hectares restants a cultiver, la profusion d'idees de soeur Jeanne-Marie, le dynamisme et la jeunesse de soeur Philibertine, le courage et le travail des paysans, la solidarite des donateurs et des volontaires sont tous les atout dont dispose Befoza pour y parvenir.

Nous leur souhaitons ce developpement perenne et n'oublierons jamais cette lecon d'humanisme